Cette année, pensez à vous fixer cet objectif ultime : avoir un esprit libre. Trop souvent, l’esprit se retrouve dans une prison mentale qu’il a lui-même créée. Cette prison est confortable parce qu’elle nous est familière, mais nous ne sommes pas faits pour y vivre. Trouver la clé libère l’esprit pour qu’il puisse aller là où il a besoin d’aller, pour que nous puissions vivre une vie épanouie. Mais comment trouver la clé ?
L’accès à ce que les athlètes de l’extrême appellent “l’état de flow” est un exemple d’esprit libre fonctionnant dans le sport. Le flow peut également se produire lorsqu’un groupe de jazz trouve son rythme. Ou lorsque les samouraïs se battent bien. L’état de flow est un état qui permet à l’attention de “couler” (ndt: en anglais to flow) d’instant en instant avec les situations dans lesquelles nous sommes engagés, sans être inhibés par un esprit qui résiste à ce qui se passe.
Une part importante de la libération de l’esprit, pour qu’il puisse circuler (ndt: flow), consiste à trouver un juste milieu dans l’action. Au lieu de l’un ou l’autre, c’est l’un et l’autre. Nous dépassons les polarités “bien/mal” et “bon/mauvais”, pensant que les situations sont soit “bien et bonnes”, soit “mal et mauvaises”. Lorsque l’esprit est attaché au “bon” et au “bien”, il résiste à l’acceptation du “mal” et du “mauvais” qui se produisent dans le moment présent. Cela détourne notre attention. Par conséquent, au lieu de s’accrocher au “bien” et au “bon” et d’éviter le “mal” et le “mauvais”, nous trouvons un moyen de passer à travers les deux.
Nous trouvons un équilibre entre bien et mal. Nous pouvons faire quelque chose de mal, que nous considérons comme une erreur. Au lieu de considérer les erreurs comme quelque chose de mal, voyons les comme nécessaires à l’apprentissage. Nous n’avons pas besoin de nous identifier à nos erreurs, ce qui crée une image négative de nous-mêmes. Nous pouvons accepter la responsabilité de l’erreur et rechercher l’occasion d’apprentissage.
Nous trouvons également un équilibre entre bon et le mauvais. Nous pouvons nous trouver dans une situation stressante et la qualifier de mauvaise. Au lieu de considérer le stress comme mauvais, nous le voyons comme nécessaire à l’apprentissage. Nous dépassons l’étiquette “mauvais” et restons curieux de ce que nous avons besoin d’apprendre. En équilibrant les notions de bien/mal et de bon/mauvais, nous libérons l’esprit pour qu’il se concentre sur l’apprentissage.
L’apprentissage comprend à la fois des erreurs et du stress, des aspects de l’expérience que nous avons tendance à qualifier de “mal” et de “mauvais”. Pourtant, les deux sont nécessaires et inévitables pour s’améliorer. Nous travaillons avec le stress, nous faisons des erreurs et nous en tirons des apprentissages. Un esprit flexible trouve son chemin entre le bien et le mal et le bon et le mauvais, et le libère de sa prison confortable.
Par exemple, après avoir établi un plan pour grimper, nous nous engageons et finalement nous chutons. Au lieu d’être attachés à ce que notre plan soit le bon, nous trouvons une voie médiane qui nous associe au rocher. Nous faisons un plan, mais nous le modifions au fur et à mesure que nous apprenons ce qui est nécessaire pour grimper. Nous pouvons nous attendre à ce qu’une prise soit grande et découvrir qu’elle est petite lorsque nous la saisissons. Au lieu de rester attachés à notre plan, nous modifions la façon dont nous utilisons la prise ou en choisissons une autre.
Les relations peuvent être stressantes et nous causer beaucoup d’anxiété. Peut-être avons-nous une dispute avec nos amis. Nous nous attendions à ce qu’ils soient gentils avec nous, mais au lieu de cela, ils nous critiquent. Au lieu de nous attacher à ce que notre opinion soit la bonne, nous modifions notre approche. Nous les écoutons pour comprendre leurs préoccupations et trouver des moyens de les aider.
La voie du milieu ne consiste pas à être mou et à ne pas être ferme sur les questions importantes pour nous. Elle exige en fait plus de force mentale que le fait d’être attaché de manière rigide à avoir raison. Nous sommes tous dans un état d’apprentissage constant. Être attaché de manière rigide à une façon particulière de comprendre la réalité limite l’apprentissage. Accepter notre compréhension limitée nous permet de rester curieux des situations dans lesquelles nous nous trouvons, afin de pouvoir apprendre. Accepter nos limites est beaucoup plus difficile que d’insister pour avoir raison.
Nous tenons fermement à rester engagés, que ce soit en escalade ou dans une relation. Nous restons engagés avec le rocher en trouvant des moyens de combiner ce que nous faisons avec ce que le rocher exige. Nous restons engagés avec les autres en trouvant des moyens de créer une meilleure compréhension entre nous. Nous sommes farouchement engagés à rester fermement engagés.
La voie du milieu permet à notre attention de circuler (ndt: flow) au gré des situations dans lesquelles nous sommes engagés. Qu’il s’agisse de nous et du rocher, ou de nous et de nos compagnons, ensemble nous devenons plus grands que la somme des parties.
C’est ainsi que le flow fonctionne. La vie est vraiment un tout interdépendant. Chaque “chose” est reliée à d’autres “choses” de telle sorte qu’ensemble, elles soutiennent le tout. Nous nous développons au-delà de notre ego individuel et devenons quelque chose de plus grand… la vie elle-même, qui s’écoule (flow) naturellement au fil des expériences. Ensemble, nous sommes dans un flow qui crée quelque chose de plus grand et de meilleur que ce que nous pouvons faire individuellement.
La clé pour libérer l’esprit de sa prison confortable est la voie du milieu. Nous faisons des pas en direction de ce à quoi nous avons tendance à résister – erreurs et stress – et nous découvrons que nous n’avons pas besoin de clé du tout. L’action d’avancer farouchement ouvre d’elle-même la porte de la prison. Nous pouvons alors vivre une vie épanouie, en permettant à l’esprit d’aller là où il a besoin d’aller, afin de rester connecté pour apprendre et grandir.
Conseil pratique : Echappez-vous de la prison mentale
Vous arrive-t-il de vous énerver à cause d’erreurs que vous faites ou de vous précipiter lors de situations stressantes ? Ce sont des exemples d’un esprit dans sa prison. Sortez de cette prison en faisant des pas de manière farouche.
- Première pas farouche : Acceptez de faire des erreurs. Reconnaissez quand vous en avez fait une, assumez-en la responsabilité et identifiez ce que vous en avez appris. Ensuite, appliquez cet apprentissage dans votre vie.
- Deuxième pas farouche : Restez engagé dans le stress. Respirez, détendez-vous et arrêtez de penser. Écoutez ! Restez réceptif au rocher ou à la personne à qui vous parlez. Cela vous permettra de rester engagé.