L’autre jour, je me suis disputé avec Jane, ma femme. Elle était fâchée parce que je n’avais pas réparé un robinet qui gouttait, alors que je m’étais engagé à le faire une semaine auparavant. Cela l’empêchait de dormir la nuit et elle avait l’impression que je ne prenais pas en compte ce qui était important pour elle. J’étais offensé parce que j’avais l’intention de le réparer. Je ne me suis pas senti soutenu parce que j’avais travaillé sur d’autres choses importantes et je me suis senti critiqué pour avoir oublié le robinet.
Nous avons tendance à penser que les autres ne devraient pas se comporter comme ils le font et à nous sentir personnellement visés lorsqu’ils nous critiquent. De mon point de vue, je faisais un travail important. Je pensais qu’elle devait pouvoir me rappeler gentiment de réparer le robinet. De son point de vue, j’ignorais quelque chose d’important pour elle : son besoin de repos. Nous nous comportions tous deux mal et communiquions de manière enfantine. Heureusement, nous avons tous deux pris conscience de nos mauvais comportements et avons commencé à chercher des moyens de mieux communiquer et de nous soutenir mutuellement.
Il y a une progression dans les stratégies pour améliorer la communication. Premièrement, critiquer l’ego et les identités des autres : L’ego crée une identité d’importance – une image de soi – basée sur les réalisations. Lorsque nos réalisations sont critiquées, l’ego se sent menacé et cherche à se défendre. Attaquer l’ego des autres les amène à se défendre, renforce les points de vue de chacun et détruit toute capacité de communication. Ce premier stade est un exemple de l’approche de la vie d’une victime. Les victimes font un pas en arrière dans le confort, se désengagent et protègent leur ego.
Deuxièmement, on passe à la critique du comportement des autres : En critiquant les comportements des autres, nous déplaçons l’attention de l’identité de l’ego vers les actions. Les gens ne sont pas mauvais ; c’est leur comportement qui est mauvais. C’est plus utile. Cette façon de faire est moins menaçante pour les autres et leur donne un peu d’espace pour observer ce qu’ils ont fait afin qu’ils puissent chercher des moyens de changer leur comportement.
Troisièmement, il s’agit de leur offrir un soutien : Ici, nous allons au-delà de la critique de l’ego des autres ou de leurs comportements. Nous portons notre attention sur les moyens de soutenir les autres et de rester en relation avec eux. C’est le plus utile. Ce troisième stade est un exemple de l’approche de la vie d’un guerrier. Les guerriers font un pas en avant dans le stress, s’engagent et protègent la relation.
Nous pouvons utiliser deux outils qui nous permettent d’offrir notre soutien. Premièrement, “Il ne s’agit pas de moi”. L’ego se sent offensé lorsque les autres nous critiquent. Cependant, la façon dont les autres agissent n’a rien à voir avec ce que nous avons fait. Les autres ont le choix de communiquer avec haine ou avec amour. S’ils communiquent avec de la haine, alors ils ont choisi de communiquer de cette façon.
Deuxièmement, “Ils font du mieux qu’ils peuvent, compte tenu de leurs capacités.” Nous avons tendance à penser que les autres devraient agir plus aimablement. Mais, quelles que soient leurs expériences passées, ils font du mieux qu’ils peuvent. Certains comportements de survie sont appris pendant l’enfance et ne sont pas efficaces pour la communication à l’âge adulte. Comprendre cela nous permet de devenir plus compatissants envers les autres et envers nous-mêmes. Cela nous aide à comprendre qu’un “mauvais” comportement n’est pas dû à des défauts de la personne, mais plutôt à des défauts dans son comportement, qui peuvent être modifiés. Cela ne signifie pas que nous permettons aux autres de fuir la responsabilité de leur mauvais comportement. Nous les tenons pour responsables de leurs actes, mais nous interagissons avec eux de manière à les aider à développer de “bons” comportements.
Ces deux outils nous permettent d’avoir un esprit libre, capable de focaliser notre attention de manière soutenante. Un esprit libre commence par l’acceptation d’une situation telle qu’elle est, afin que notre attention puisse circuler spontanément selon les besoins. Permettre à l’ego de s’offenser ou de penser que les autres devraient agir plus gentiment, ne fait que détourner notre attention.
Nous pouvons également appliquer ce processus pour créer une relation soutenante avec nous-mêmes. Nous pouvons avoir une “dispute” avec nous-mêmes. Nous chutons dans une voie et nous nous disputons intérieurement avec nous-mêmes, en pensant que nous n’aurions pas dû chuter.
Tout d’abord, l’ego se sent offensé. Son image et son importance sont menacées, alors nous devenons victimes de comportements de dégoût de soi. Cela nous maintient séparés de la situation, notre attention étant concentrée sur le soutien de l’ego, au lieu de résoudre le problème de la raison de notre chute.
Deuxièmement, nous pouvons nous concentrer sur notre comportement, nos actions. Nous avons fait quelque chose, ou n’avons pas fait quelque chose, qui a causé le comportement, la chute. Nous ne nous considérons pas comme déficients ; nous considérons que nos comportements, nos actions, sont déficients. Il y a quelque chose de déficient dans nos actions qui a contribué à la chute. Qu’est-ce que c’était ? Cette approche est plus utile.
Troisièmement, nous pouvons offrir un soutien. Nous réalisons que “Il ne s’agit pas de moi”. La chute ne signifie pas que nous sommes des personnes déficientes. Nous réalisons également que “nous faisons de notre mieux, compte tenu de nos capacités actuelles”. Nous savons que nous pouvons nous améliorer, mais pour cet effort particulier, nous avons fait du mieux que nous pouvions. Le fait de savoir que “ce n’est pas une question d’ego” et que “nous faisons de notre mieux” nous permet d’accepter rapidement les situations afin que notre attention soit libre de circuler spontanément, selon les besoins, et d’apprendre. Cette approche est très utile.

Le fait de soutenir les autres et soi-même ne signifie pas que l’on fuit la responsabilité d’un mauvais comportement. Le soutien crée en fait les circonstances qui nous permettent d’assumer la responsabilité de notre mauvais comportement. Savoir que ” Il ne s’agit pas de moi ” et ” Ils font du mieux qu’ils peuvent, compte tenu de leurs capacités ” nous permet de rester connectés et de soutenir les autres.
Jane et moi nous sommes demandé comment nous pouvions nous entraider. Je lui ai suggéré d’aller chercher le kit de réparation du robinet pour me faire gagner du temps. Elle m’a suggéré de réparer le robinet aujourd’hui, pour qu’elle puisse passer une bonne nuit de sommeil. Offrir notre soutien nous a permis d’accepter rapidement la situation et de passer à l’action. Cela a amélioré notre communication et notre collaboration, et a contribué à transformer nos comportements de survie enfantins en comportements d’adultes efficaces. Cette connexion a changé nos perspectives et a déplacé notre attention de notre ego vers la relation. Cela a également permis de réparer le robinet ce jour-là et d’offrir à Jane une nuit de sommeil réparateur cette nuit-là.
Conseil pratique : Comment Puis-je Aider ?
Au lieu d’être une victime, soyez un guerrier. Faites un pas en avant dans le stress, plutôt qu’un pas en arrière dans le confort. Cela vous permet de rester engagé dans la situation et d’apporter des changements. Que vous interagissiez avec d’autres personnes ou avec vous-même, demandez : “Comment puis-je aider ?”. En posant cette question, vous vous rapprochez de votre interlocuteur afin de pouvoir résoudre le problème auquel vous êtes confronté.
- Comment puis-je aider ? les autres : Les autres vous diront quelque chose que vous pouvez faire pour soutenir la relation. Cela vous aide à savoir ce qui est important pour eux et vous permet de prendre des mesures efficaces.
- Comment puis-je aider ? moi-même : Il y a quelque chose que vous pouvez faire pour vous aider vous-même. Restez curieux de savoir ce qui est important pour résoudre le problème. Le fait de le savoir vous permet d’agir et d’apprendre.